mardi, mai 31
Moteur de recherche européen?
J'ai été invité par BFM à un débat avec Jean-Noel Jeanneney le 15 Juin à l'occasion de la fête de l'Internet. Malheureusement le même jour je dois participer à Genève à une réunion du chapître alpin d'une association d'entrepreneurs à laquelle j'appartiens ( www.YPO.org).
Dommage, j'aurais volontiers fait part de mon scepticisme sur les déclarations répétées de JN Jeanneney, Président de la Biblothèque Nationale de France (BNF), au sujet du 'moteur de recherche européen' qu'il appelle de ses voeux.
Lorsque j'ai lu les premières déclarations de JN Jeanneney sur le sujet dans Le Monde, je dois vous dire que j'ai carrement éclaté de rire tant le propos me paraissait décalé par rapport aux réalités de l'Internet. Ce monsieur annonçait carrément qu'il allait, avec le soutien des pouvoirs publics, construire un moteur de recherche capable de concurrencer Google.
L'origine de cette affaire c'est le projet Google Print: Google a proposé aux principales bibliothèques mondiales de numériser les livres pour en rendre le contenu accessible via son moteur de recherche. Les principales bibliothèques anglo-saxonnes ont adhéré au projet avec enthousisame: Harvard, Stanford, Oxford...mais voilà que la BNF et Jean-Noel Jeanneney, loin d'accueillir l'idée favorablement, crient à l'hégémonie culturelle américaine et annoncent vouloir créer un système concurrent. Oui, vous avez bien lu: il s'agit non seulement de numériser les livres français indépendamment de Google, mais de créer de toutes pièces un moteur de recherche concurrent, qui indexera les bouquins français mieux que ces américains suspectés par nos dirigeants et grands experts d'Internet d'avoir un biais américain dans leurs algorythmes parce qu'ils sont écrits par des américains.
Depuis le premier article du Monde, le Président français - dont la réputation de connaisseur de l'informatique n'est plus à faire - a repris l'idée, embarqué le chancelier allemand dans l'aventure et annoncé des fonds publics...on en est déja à 32 millions d'euros toujours selon Le Monde qui poursuit son lobbying actif en faveur de ce projet (encore dans l'édition d'hier).
J'aurais donc volontiers posé la question suivante à JN Jeanneney: combien lui et ses amis sont-ils prêts à dépenser avant de revenir sur terre? 32 millions d'euros, c'est beaucoup d'argent, mais Google n'est pas seulement le moteur de recherche préféré de centaines de millions d'internautes. C'est une société qui génère des profits considérables et ses investissement se comptent en milliards de dollars! Jean-Noel Jeanneney croit-il sérieusement, et Le Monde avec lui, que quelques dizaines de millions d'euros vont suffire pour construire un moteur meilleur que Google, car s'il n'est pas meilleur -et pas seulement pour les recherches littéraires mais pour toutes les recherches- évidemment les internautes ne l'utiliseront pas...
Il est d'ores et déja clair, à mon avis, que les pouvoirs publics français et européens n'ont ni les moyens ni l'intention d'investir les centaines de millions d'euros qui seraient éventuellement nécessaires pour donner un début de réalité au projet. Cela sans aucune garantie de succès car l'histoire des investissements publics dans la technologie montre amplement l'incapacité des administrations à concurrencer des sociétés privées, plus réactives, plus innovantes, plus motivées. Le gouffre financier qu'a été Bull devrait rendre les énarques plus prudents dans la dilapidation de l'argent des contribuables français!
S'il y a un jour un moteur de recherche européen, capable de convaincre les internautes d'abandonner Google, il sera créé par des inventeurs de génie au sein d'une société privée, certainement pas au sein d'une administration.
Alors Monsieur Jeanneney utilisez l'argent public pour numériser les livres (en mode texte indexable, pas en mode image svp) et non pour financer je ne sais quels développements sans queue ni tête.
...et si Google n'est pas assez coopératif pour indexer convenablement les livres en français, son concurrent Yahoo que je connais bien devrait être heureux de le faire pour offrir aux internautes français un meilleur service que son concurrent. Je suis sûr que mon ami Dominique Vidal qui dirige Yahoo Europe sera ravi d'en discuter avec vous.
dimanche, mai 8
Referendums
Je ne pourrai pas voter au referendum français sur la constitution européenne. J'ai omis de m'inscrire au Consulat de France à Genève, il fallait que je le fasse avant le 31 décembre de l'an dernier pour pouvoir voter...apparemment il n'y a pas moyen de rattraper le koo, c'est quand même nul ce genre de délai administratif à l'époque d'Internet.
Si j'avais pu voter, j'aurais voté Oui. La Constitution européenne propose de nombreuses améliorations pour le fonctionnement de l'Europe à 25 d'aujourd'hui. Elle rendrait la prise de décisions plus facile sur de nombreux sujets d'intérêt commun en limitant la paralysante règle de l'unanimité à certains domaines vraiment sensibles. Elle donnerait plus de stabilité aux institutions et plus de poids aux politiques avec une Présidence qui passerait de 6 mois à 2 ans et demi et un ministre des affaires étrangères. Elle permettrait à l'Europe de mieux défendre ses intérêts face aux Etats-Unis et à la Chine.
Les électeurs français qui s'apprêtent à voter en majorité pour le Non selon les sondages vont malheureusement bloquer l'Europe. La crise qui en résultera durera des années, peut-être même une génération ou deux comme dans le cas de l'Europe de la défense bloquée en 1954 par une conjonction similaire des conservateurs de droite et de gauche. Pendant ce temps les Etats-Unis et la Chine continueront d'avancer leurs pions sur toute la planète. Comment peut-on croire que c'est l'intérêt de la France?
En Suisse nous avons souvent des référendums auxquels ma femme Valérie qui est suissesse peut participer en votant par Internet. Nous habitons dans une commune pilote pour le vote par Internet, c'est tout de même bien pratique, vivement la généralisation. La prochaine votation du 5 Juin concerne l'adhésion de la Suisse aux accords de Schengen de libre circulation des personnes. Mais un autre referendum se profile dans quelque temps sur un sujet qui est bien éloigné de ces préoccupations stratégico-politiques, mais il m'interesse encore davantage: la question posée concernera l'interdiction de fumer dans les lieux publics, les cafés et restaurants. Ce sera un référendum d'initiative populaire: en Suisse si un certain nombre de citoyens veulent soumettre un projet de loi à referendum il leur suffit de rassembler le nombre de signatures nécessaires pour déclencher une votation sur le sujet. Hélas pour ce qui me concerne je ne pourrai pas voter ici non plus car je suis français et je n'ai pas le droit de vote en Suisse. J'espère que Valérie, qui est fumeuse, votera pour l'interdiction dans les lieux publics, car vraiment l'atmosphère des bars et restos de Genève est irrespirable et je pense qu'elle partage ce sentiment avec moi. Il est tout de même incroyable qu'il n'y ait même pas de coin réservé aux non-fumeurs comme en France. Et puis de toute manière les coins fumeurs c'est dépassé car il est généralement impossible d'éviter vraiment la pollution de l'ensemble de la salle par les cigarettes fumées dans un coin. Dans la dernière période plusieurs pays dont l'Italie, la Suède, ou encore la Californie ont choisi de respirer de l'air pur dans les cafés et autres lieux publics et chacun s'en porte mieux, y compris les fumeurs qui déjeunent en respirant normalement puis vont s'en griller une à l'extérieur après le repas. Genève va-t-il rejoindre ce peloton de tête?
Il est interessant de noter que dans la Constitution européenne proposée il est prévu d'ouvrir un droit similaire à l'initiative populaire en Europe. Un million de signatures sur un projet de loi devraient en principe déclencher non pas un referendum mais si j'ai bien compris une proposition de loi par la Commission européenne, qui la soumettrait au Conseil de l'Europe et au Parlement... Cette disposition a le mérite d'exister même si la procèdure proposée paraît un peu vague et en tout cas moins démocratique que la démocratie directe de la Suisse, patrie de Jean-Jacques Rousseau. L'Europe aurait d'ailleurs bien des choses à apprendre de ce petit pays qui rassemble des cantons jaloux de leurs prérogatives, aux systèmes fiscaux tous différents et aux multiples langues...mais ce n'est pas politiquement correct d'écrire cela...l'Europe pourrait avoir des choses à apprendre de la petite Suisse?
samedi, mai 7
Avec mon ami Jean-Maurice nous avons fait le Trekking du Kumbu au Népal au mois d'Avril.
Voir l'Everest, le Lhotse et l'Amadablan de près c'était la réalisation d'un rêve d'enfance.
vendredi, mai 6
En l'an 2000, les medias voulaient enterrer l'Internet.
Souvenez-vous, les entrepreneurs du Net étaient traités au mieux de doux rêveurs,
au pire de voleurs...
Avec Pedro et mes amis fondateurs de Kelkoo nous avons pris un pari.
Si kelkoo était une réussite, nous allions grimper le Kilimandjaro.
Mars 2005: c'est fait!
Sadek, Jean-Fabrice, Jean-Marc, Laila, Onno, Mette, Pedro, Caro et moi nous arrivons tous au sommet.
mercredi, mai 4
Tassili du Hoggar
Le Hoggar dans le Sud Algérien est un lieu magique ou se combinent
Silence, Pureté des paysages minéraux, Lumières transparentes...
J'y suis retourné en Janvier, voici quelques photos du Tassili